mercredi 29 septembre 2010

Débat de Comestibilité.


Le client me fait remarquer que l'angle inférieur droit de la page 17 de ce petit Beatrix Potter (Ed. Warne circa 1970) est déchiré sur une zone approximativement équilatérale de 2X2X2cm. Vu que l'ouvrage en question est couleur carotte, j'émets l'hypothèse que c'est Jeannot Lapin qui est passé par là. Nous ricanons de cette petite blague avant que je ne procède à une ristourne confortable.

lundi 27 septembre 2010

marketplace.

ça y est, j'intègre le marketplace Amazon. alors quand on me demande de rejoindre une secte, ou quand on prend des nouvelles de ma vie de petit dealer de vieux papiers, je n'ai plus le temps de répondre. je ne parviens plus à localiser ma morphologie artistique, pas plus que la santé des plantes de l'abbé, mais ça va revenir.
pensée du soir : si ma grand-mère avait été une junkie, elle m'aurait fait des tartes-opium.

mardi 31 août 2010

Esotérique.

Le type m'entretient pendant deux heures de choses ahurissantes -notamment des rapports cachés (ou plutôt obstrués par la superficialité entretenue du savoir) entre la linguistique hébraïque, les contrôleurs de textes sacrés, les plafonds de verre d'origines diverses et les conclusions auxquelles il en est venu à propos de tout cela, y compris de la venue des extra-terrestres. Pur new-age et à la fois anti-new-age. Je maintiens ma position de silence absolu.

Jeux de Rôle...

Arrivage lot important de jeux de rôle... Shadowrun, Deadlands, AD&D, livres dont vous êtes le héros, TORG, INS/MV, Cyberpunk, Encyclopédie Galactique, revues Casus Belli et autres, curiosités et épuisés, scénarios pour Vampire la mascarade, coffrets et boîtes complètes, ainsi que deux/trois milliers de trading cards : Magic, Middle Earth, NetRunner, Shadowrun, Spellfire, Star Wars...


mercredi 23 juin 2010

Tonique / Clonique.

Ça m’était arrivé lorsque j’étais trieur dans les caves du XXXXXXXXX, gros bouquiniste basé à XXXXXXXX – le type s’affaisse et entre en phase tonique, j’essaie de localiser au plus vite une petite cuiller, mais il est déjà en clonique, il se convulse et ses yeux partent à la renverse et les pompiers sont déjà là. C’est l’angoisse, un client qui tombe comme ça sur le sol de béton lustré. J’agite le verre d’eau en criant son nom, mais il n’y a rien à faire. Il est dans un état qui tient du voyage astral. Tirer sur la cordelette s’avèrera inutile. Ça ne fera que rompre le lien avec le ballon d’helium.

Eugène Sue Savour Club.



Je ne sais pas si le débat a déjà été lancé sur les images produites par les scanners. Le scanner (comme dans « air », le scanneur (comme dans « heure ») et le scanné sont trois entités comparables aux comparé, comparant et comparateur. Il arrive que le scanner, par le truchement fractal de ses circuits imprimés, et des hasards de sa luminosité (emplacement par rapport à la baie, fatigue de ses lentilles optiques…), ne parvienne pas à retranscrire les couleurs de l’objet avec suffisamment d’exactitude, ou ruine quelque peu sa réputation, comme c’est le cas avec ces « Œuvres » d’Eugène Sue.

samedi 19 juin 2010

Scanner Darkly.

L’oncle d’une ancienne amie, écrivain de métier, avait pour habitude, quelles que soient les circonstances, de disparaître une ou deux heures par jour, minimum. Dans le cours d’un dîner en famille ou d’une terrasse de bistrot, il se levait soudainement et prenait la tangente. Il réapparaissait une ou deux heures plus tard. Une page ou deux, dans un cahier ou dans un traitement de texte, avaient été remplies. Je l’ai naturellement, et absolument consciemment, imité, sauf que je n’écris plus, pour le moment. Je scanne des premières de couvertures. J’ai les yeux rivés sur le compteur. Je ne sais plus trop à quoi ça sert.

vendredi 11 juin 2010

Signalétique.

Après un an de disparition à ce blog, je reprends la frappe. […]
On a pu me reprocher de ne pas ordonner ma bouquinerie, et ceci, et cela, et de me cacher derrière mes piles de livres, et ça fait bien ricaner les gens.
Aujourd’hui, une petite pancarte improvisée sur la porte d’entrée dit, « Aujourd’hui, biorythme frénétiquement approximatif. » Ce que je voulais dire par là, c’était, « ne vous formalisez pas si la boutique est fermée, j’ai des trucs à faire, » sous-entendu, je dois descendre des cartons de stock dans mon garage qui en dégorge déjà, et faire des allers-retours pour chercher des perforateurs et des ciseaux oubliés en haut ou en bas. Des machins divers dont j’avais le pressentiment qu’il était même inutile de tenter de dresser la liste à l’avance.
Mais je m’égare. Aujourd’hui, j’ai enfin procédé à un affichage. La signalétique est somptueuse et on ne pourra plus me critiquer, tout est à sa juste place. J’ai affublé le pan autrefois nommé « K » d’un panneau clouté POISSONS et le « A » d’un BŒUF. La PATISSERIE et les ABATS font suite aux LEGUMES en « F, » en « J » et en « G. »
Donc, quand une jeune femme se présente l’air pressé et me demande quelque chose à bouquiner dans l’urgence, sans savoir ce qu’elle veut, je lui dis, « vous tombez bien, je suis justement en train de célébrer ma signalétique flambante, ainsi, vous n’avez plus qu’à vous demander si vous êtes d’humeur plutôt protéinée ou chlorophylienne. » Sur ce, elle ne bronche pas. Du coup, je suis encore plus content qu’on me prenne au sérieux, et je lui tends un exemplaire du catalogue des objets introuvables de Carelman en disant, « ça fera sans doute l’affaire dans votre cas, » elle jette des piécettes derrière le comptoir et s’en va.